15 juin 2006

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"- Jay, jay, ha enfin !"
Phil se trouvait là assis sur le bord du lit dont la couette, d'un bleu azur, faisait à la fois penser au ciel et à la mer.
"- Ca avait pas l'air d'être le pied ce rêve dis-moi."
Phil avait la trentaine, le crâne volontairement chauve et était mieux bâti qu'une armoire à glace.
"- C'est jamais vraiment le pied les rêves..."
En lui-même Jay était soulagé que tout ceci n'ait été qu'un rêve. Il regarda le radio-réveil noir sur la table de chevet IKEA en bois clair. Les chiffres, dont la couleur n'était pas sans lui rappeler le désert de son rêve, indiquait 6h45.
"- Je croyais que c'était à 8h le lever aujourd'hui.
- Pas aujourd'hui, Jay, t'as rendez-vous avec Monsieur Heinrich à la première heure. Tu dormiras un autre jour.
- Qu'est ce qu'il me veut celui-la ?
- T'auras qu'à lui demander, j'en sais rien. Allez habille-toi, t'as un quart d'heure."
Dans un élan de motivation, Jay sauta du lit et regarda à nouveau le radio réveil : 6h50.

Premier arrêt : la salle de bain. Un coup d'eau sur le visage, un coup de peigne dans ses cheuveux bruns, une touche de déo et le tour était joué. La caleçon sale alla rejoindre un amas de fringues à la fraicheur douteuse sur le sol en moquette bleu foncé de la chambre. Les miroirs de la porte de l'armoir arretèrent de lui offrir son reflet au fur et à mesure qu'elles coulissaient, laissant apparaître une garde robe qui aurait probablement fait faire une crise cardiaque à n'importe quelle fille tellement elle était pauvre et mal choisie.

Il enfila un t-shirt noir uni et le premier jean de la pile reservée aux pantalons. Une fois son portefeuille en poche il sortit de la chambre et annonça à Phil en fermant la porte : "J'suis prêt, allons-y".